1)Présenter le document(nature, auteur, titre, support, date)

Le document soumis à notre étude est une peinture à l'huile sur bois, conservée au musée du Louvre à Paris et datant de 1435.
Jan van Ecke, artiste flamand de la Renaissance en est l'auteur

 

2)Lecture de l'œuvre:

 

Distinguer les principaux plans et les décrire:

 

1er plan: Deux figures occupent le premier plan.
A gauche, un homme agenouillé, mains jointes, en prière. Il est richement vêtu (manteau brodé d'or, col garni de vison).
Devant lui est ouvert un ouvrage, sans doute un livre de prières. Il s'agit du chancelier Rolin, dont les fonctions ressemblent à celle d'un premier ministre actuel.
A droite, en face de lui, une femme, la Vierge Marie, reine des cieux car un ange la ceint d'une couronne d'or. Elle présente l'enfant Jésus assis sur ses genoux.
Signe de sa souveraineté, il tient dans une main un globe impérial, de l'autre il bénit l'homme agenouillé.
La scène se passe dans un palais somptueux (pavement de marbre, mobilier précieux), largement ouvert sur l'extérieur par une loggia.

 

2ème plan:

Un espace intermédiaire: un petit jardin et un muret font passer de l'espace intérieur à l'espace extérieur.

3ème plan:

Un vaste paysage qui s'étend jusqu'à l'horizon, un fleuve, une ville, au loin on devine des montagnes.

 

Comment l'artiste a-t-il suggérer la profondeur? Usage de la perspective.

-Des représentations de plus en plus petites au fur et à mesure de l'éloignement (vers la ligne d'horizon)

-La perspective atmosphérique qui consiste à dégrader les couleurs du foncé au clair à mesure de l'éloignement.

 

3) L'interprétation:

 

  1. Quelle signification donner au fait que le chancelier Rolin se situe sur le même plan que la Vierge?
  2. Le donateur occupe toute la moitié gauche de l'œuvre, la Vierge, la moitié droite. Il se trouve donc au même niveau et rend aussi compte d'une idée nouvelle, essentielle dans l'humanisme: l'homme même s'il reste le sujet de Dieu, occupe une place tout aussi importante que lui et a un rôle à jouer dans le monde.

  3. Qui demeure dans le lieu peint par l'artiste?
  4. C'est la demeure de la Vierge représentée comme un palais qui n'est pas de ce monde. Le Jardin, représenté par une touffe de lys au centre et une abondance de roses, fait référence au jardin du Paradis terrestre: le fleuve évoque l'eau de la vie, limpide traversant la Jérusalem céleste.

  5. La phrase suivante de Léon Battista d'Alberti (1435) est-elle adaptée au tableau ci-dessus: "Je trace un rectangle de la taille qui me plaît et j'imagine que c'est une fenêtre ouverte par laquelle je regarde tout ce qui est représenté"?
  6. Oui. La ville et le monde extérieur sont visibles à travers la loggia qui comporte trois arcades.

  7. Montrer que cette œuvre est une transition entre le Moyen Age et la Renaissance qui commence.

 

L'architecture mêle des éléments hérités du Moyen Age (roman, gothique, motifs des chapiteaux) à ceux de l'architecture grecque et romaine qui seront largement utilisés pendant la Renaissance.
Chez les artistes du Moyen Age, les peintures représentent les splendeurs de l'au-delà plutôt que les splendeurs terrestres. Le peintre conserve des symboles religieux issus du Moyen Age mais le souci du détail annonce la Renaissance où l'art se voudra le reflet de la nature.

Le commanditaire de l'œuvre apparaît sur le même plan que la vierge, l'homme devient l'égal de Dieu.