"J'ai appris plus tard que cette dame, cette famille qui m'a accueillie, j'allais dire adoptée, c'était une famille qui n'avait pas d'enfants, la dame ne pouvait pas en avoir. Lorsqu'il a été question que je reparte au bout de quelques jours puisque c'était provisoire, elle a dit à sa soeur: "Non, je ne veux pas la laisser partir, nous la gardons." Et la soeur, l'assistante sociale lui a dit: "Mais vous savez ce que vous risquez en cachant une juive à la maison." Et la dame aurait répondu: "Je préfère mourir en ayant connu la joie d'avoir un enfant que de vivre sans." Donc ils ont pris tous les risques et c'est ainsi que je suis restée dans cette famille. Il y avait beaucoup de tendresse. J'ai souvenir d'une punition où on m'avait envoyée au lit et où on m'a réveillée avec des bisous. Lorsque ma mère venait me voir, je lui disais: "Bonjour, madame." Cela lui a été très difficile. Quand elle repartait, elle pleurait beaucoup."
                                                                                                 .Liliane.

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