Dans l'attente de la déportation, plus de 70 000 personnes furent placés à Drancy. Ce camps fonctionnait comme le principal lieu de rassemblement et de déportation vers les camps d'extermination nazis. En effet, 67 convois sont partis d'ici, le plus souvent, en direction d'Auschwitz(anonyme). Mais une minorité de juifs très affaiblis par la famine furent libérés (par exemple: Jean-Claude MOSCOVICI, son autobiographie: Voyage à Pitchipoï ). Entre 1941 et 1944, c'est une véritable industrie de la mort qui se met en route. Quels que soient les camps de concentration dans lesquels les enfants se trouvaient, tous étaient considérés comme des adultes. Tout d'abord, des regroupements, des organisations de convois, des sélections, souvent des mises à mort dès l'arrivée et des récupérations de tout ce qui présente la moindre valeur (bijoux...) étaient effectués. Puis ils subissaient les mêmes rituels (même port de vêtements, douches, tatouages (matricule), désinfection, rasage…), les mêmes génocides (chambres à gaz, exécutions) et les mêmes conditions de vie (manque de nourriture et d’eau, développement de maladies, brutalité…)(Ruth Klüger). De plus, un grand nombre de femmes enceintes subissaient l'avortement, d'autre part quand l'enfant naissait vivant, il était étouffé ou noyé dans un seau devant sa mère et, étant donné la résistance du nouveau-né à l'asphixie par l'eau, l'agonie du bébé durait souvent vingt à trente minutes. A partir d'octobre 1944, les nourrissons ne furent plus tués mais moururent tous de misère physiologique. Durant cette période, les bébés purent vivre jusqu'à trois mois, mais très peu ne survécurent au-delà. Malgré un petit nombre de survivants, tous ont été envoyés dans les chambres à gaz ou moururent dans le train.
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